80 ème anniversaire de la fusillade de résistants...
Lectrices et lecteurs de notre blog, bonjour.
Aujourd’hui, 24 octobre, cela fait 80 ans que 50 otages étaient fusillés au camp de Souge (commune de Martignas-sur-Jalles en Gironde), en représailles à l’attaque des résistants, perpétrée contre un officier allemand, en application du « code des otages ». Parmi eux, 35 ont été pris au centre de séjour surveillé de Mérignac, et 15 résistants ont été extraits du fort du Hâ à Bordeaux.
Ce fort du Hâ a servi après-guerre, de prison départementale jusqu’en 1969, date de sa destruction, remplacé par la prison de Gradignan. Sur les lieux de ce sinistre fort, ont été édifiés en 1972 le Palais de Justice et l’Ecole Nationale de la Magistrature. Deux tours ont été conservées et enchâssée dans le bâtiment moderne.
En tout, 256 résistants provenant d’une zone allant de Poitiers à Bayonne ont été fusillés par les allemands dans ce camp, entre 1940 et 1944.
Pourquoi ce texte et quel rapport avec notre commune d’Ispoure ? juste pour souligner la bravoure de tous les résistants et passeurs, certains notamment d’Ispoure qui ont œuvré dans l’ombre, pour faire passer les frontières à de nombreuses personnes voulant passer en zone libre et en Espagne, pour ensuite rejoindre leur destination finale. (aviateurs et hommes rejoignant les forces combattantes en Afrique du Nord, juifs, réfractaires du STO etc…)
A ce sujet, un livre très intéressant est disponible dans la presse. Il s’agit du titre « Témoignages Basse Navarre et Soule sous l’occupation », rédigé par Yves CASTAINGTS.
- Dans cet ouvrage, il est évoqué les noms de personnes que nous avons bien connues : l’abbé Donetche, curé à Arneguy, Jean-Pierre MUSCARDITZ, boulanger à Uhart-Cize, les deux sœurs ELISSETCHE Gracianne et Marie-Jeanne, et Pierre VIGNERTE. Les deux premiers cités, ont fait l’objet de la réalisation d’un film « La ligne de démarcation » sorti en 1973 et réalisé par Jacques Ertaud.
Beaucoup de héros anonymes ont aidé des inconnus à traverser les Pyrénées, aux risques de leur vie.
La famille ELISSETCHE qui résida à Ispoure (impasse de Mercapidia), s’est beaucoup investie :
- Le père, Pierre Elissetche (15/3/1890 – 8/11/1975) a perdu sa jambe durant le 1er conflit de 14-18.
- Le fils, Jean (7/5/1922 – 30/10/2004) a combattu dans les forces de la 2° DB, unité de la 1ère armée française, dénommée Division Leclerc
- Les filles ,
- Marie Jeanne, épouse Mouly, (9/5/1923 – 24/4/2008 (maman de Pierre Mouly, bien connu au Lycée de Navarre)
-Gracieuse, épouse Baradat, (17/8/1925 – 27/6/2020)
Toutes deux, jeunes femmes insouciantes du danger encouru, et en cachette de leurs parents, aidaient à faire passer la frontière ; sur dénonciation, cela leur a valu leur arrestation, la fouille par la gestapo de leur habitation jusqu’à aller dévisser la jambe de bois du papa pour vérifier si elle ne possédait pas à l’intérieur des papiers compromettants, puis incarcérations successives à la Citadelle, la Maison Blanche à Biarritz, le fort du Hâ à Bordeaux, Fresnes à Paris. Le 26 octobre 1943, départ pour les camps de concentration, dont elles sont heureusement revenues.
Quant à Pierre VIGNERTE , chef de secteur de l’Hydro-électricité, qui deviendra en 1946 l’EDF dont il fut chef de district à St Jean Pied-de-Port , nanti d’un permis de circuler permanent, il utilisait son statut pour se déplacer facilement dans le cadre de son travail .En bleu de travail, il a transporté de nombreux clandestins sur sa moto à l’occasion de dépannages, parfois imaginaires. Il prendra pour épouse, Renée EYHERAMENDY, fille de l’instituteur d’Ispoure.
Dans cet ouvrage que je vous invite vivement à lire, on parle aussi du Postier d’Arnéguy BERNAT, qui fut le beau-frère d’Alexandre ALCHOURROUN d’Arnéguy, natif d’Ispoure.
D’ailleurs M. BERNAT construisit sa belle villa à Ispoure, dans l’angle que forme le chemin de Larria avec la route de la Pépinière, résidence actuelle de notre ami et administrateur de ce site, Patrick DELAVAUD.
Aujourd’hui, ces acteurs ne sont plus là. Saluons-les à travers leur famille encore présente dans le secteur et que nous connaissons bien à Garazi, à savoir Pierre Elissetche, Jacques Elissetche et Hélène COMBES, leur sœur cadette.
Bonne journée à tous.
Jean-Baptiste