Faustin Bentaberry et les cavalcades - suite.
Bonjour chers lecteurs.
Tout d'abord, un grand merci à nos lecteurs proches et lointains, pour leurs sympathiques et gentils messages.
Nous poursuivons donc par l'article fameux de René Delzangles paru dans le journal Gure Herria :
Dans une lettre adressée par Faustin à sa famille, il indiquait avoir eu un succès considérable devant 9000 spectateurs. René Delzangles le souligne d’ailleurs dans son billet : il fallut faire plusieurs représentations pour satisfaire les londonniens.
Faustin précisait aussi que ses hommes, habitués à boire du vin, s’étaient retrouvés contraints de boire de l’eau sucré ou du thé, et qu’avec ces boissons, ils ne seraient pas enivrés.
Ces mêmes danseurs se plaignirent de l’absence de boisson issue de raisins. On leur répondit que le vin coûtait cher en Angleterre. Un danseur répliqua que lors de la venue des anglais à Bayonne, quelques semaines avant, on leur avait servi du champagne, malgré le coût élevé de cette boisson en France, et terminant en disant « si nous n’avons pas de vin à table, nous ne danserons pas »
Du coup, on leur servit du vin à table à dose homéopathique : 1 bouteille pour six !
En 1934, Faustin subit une très grave opération, mais après quelques mois de traitement, il reprit sa clarinette pour accompagner ses danseurs.
Malgré trois nouvelles alertes, il continua encore à animer les fêtes.
En 1935, le ministre de l’Education Nationale le nomma Officier des Palmes Académiques.
Faustin fût très affecté par la mort de son jeune fils Jean-Jules le 26 janvier 1936, mais malgré sa maladie, il tint quand même à l’accompagner au cimetière d’Ispoure. Ce fut sa dernière sortie, car atteint d’un cancer, il mourut le 21 février 1936, après avoir demandé à Jean Bentaberry, son fils aîné, de déposer sa clarinette auprès de son corps dans le cercueil.
Les obsèques de Faustin furent grandioses. Une foule considérable assista à sa cérémonie religieuse, sa famille, ses musiciens, les danseurs, ses élèves, les bertsularis, les musiciens de la Lyre également accompagnèrent ce personnage hors pair à sa dernière demeure au cimetière de notre village d’Ispoure.
Voici, traduits du basque, quelques passages émouvants de l’hebdomadaire clérical « Eskualduna » du 26 février 1936 relatant son décès et lui rendant un hommage appuyé
« Nous ne croyons pas qu’il y ait d’homme plus connu que lui dans Garazi et même plus loin....Il était demandé de partout pour jouer la musique... Parfois même il ne pouvait satisfaire toutes les demandes. Sollicité récemment encore, il est allé à Nice mais cette fois avec des jeunes filles. Il ne désirait pas aller avec elles disant que les filles ne devaient pas s’éloigner de la maison… Comme il ne voulait pas que les vieux airs tombent dans l’oubli, il les a tous retranscrits. C’est ainsi qu’il nous a transmis une hauteur d’écrits de plus de 2 empans (soit près de 50 cm de hauteur) »
Bonne lecture.
Jean-Baptiste
La salle Albert Hall
L'intérieur de la salle Albert Hall pouvant contenir jusqu'à 9.000 spectateurs. Aujourd hui, par mesure de sécurité, sa jauge tourne autour de 5.544 places.