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Au Coeur du Pays Basque ISPOURE !
14 avril 2022

Nos cloches seront muettes durant deux jours…

Bonjour chers lecteurs,

Les cloches rythment la vie quotidienne tant profane (indication des heures ) que sacrée : angélus, messe, vêpres, mariage, enterrement... Les cloches des églises pouvaient autrefois être utilisées comme système d'alerte d'un danger avec le tocsin.

La tradition chrétienne et sa légende racontent qu’elles s’envolent vers Rome pour être bénies par le Pape le dimanche de Pâques pour revenir sonner très tôt, et nous annoncer que le Christ est ressuscité, laissant tomber des friandises dans les jardins de toutes les familles.

Plus sérieusement, cette coutume a débuté vers le VII è siècle en Europe . L’Eglise interdit de sonner les cloches en signe de deuil entre le Jeudi Saint et le dimanche de Pâques, pour commémorer le temps qui s’écoula entre la mort du Christ et la résurrection. Les cloches ne sonnent donc pas les vendredi  et samedi de la semaine sainte.

Si nos églises de villages ne célèbrent que très peu d’offices solennels, en raison d'une carence de prêtres disponibles, nous continuons à conserver cette coutume, par respect pour les personnes qui ont aussi traversé les époques avec la même conviction ; nous pensons à Marie ETCHEBARNE, servante de notre prêtre, faisant office de benoîte, et de son neveu Etienne GOITY, qui ont assuré les tintements journaliers de nos cloches.

N’oublions pas aussi Raymond Lardapide qui fut aussi sonneur et Battitta ELKEGARAY qui était là pour chaque office, manipulant la corde puis, par la suite, les boutons du boîtier de commande.

Marie était née le 4 mai 1887, et décédée le 12 décembre 1992. Son neveu, Etienne, était né  le 11 avril 1924, décédé le 27 décembre 2019, tous deux fidèles serviteurs de notre église.

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Voici Marie lors de ses cent ans en 1987. Elle avait encore bon pied et bon oeil.

Et puisque le sujet porte sur les cloches, notre clocher-porche, construit en 1898 ,  abrite deux cloches, cachées derrière les abat-sons des baies du clocher, dont les tintements et grandes volées sont, depuis 1995, actionnées électro-mécaniquement et gérés par une centrale électronique « APOLLO ».

La corde autrefois actionnée par les personnages cités plus haut, mais aussi, bien souvent, par les enfants de chœur, a été supprimée ; il ne subsiste comme trace, que les passages dans les plafonds et planchers des galeries. Son installation permettait sa manipulation du rez-de-chaussée, comme des galeries.

 

Cheminement de la corde

 Cheminement de l'ancienne corde dans les divers guides et orifices.

La grande majorité des cloches de nos églises, proviennent du fondeur Souessois Dencausse,  entreprise de la proche banlieue de Tarbes, fondée vers 1600 qui a traversé les âges durant 9 générations. Aujourd’hui, elle n’existe plus. Toutes leurs œuvres faites en airain, un bronze composé d’un alliage de 78% de cuivre et 22% d’étain, portent l’estampille familiale ci-dessous.

 

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La grosse cloche (1.400 kg), fondue en 1911 dans leurs ateliers, porte des inscriptions gravées dans le bronze, selon la coutume, portant différentes indications de baptême, telles que :

- Parrain : Charles Belça, curé de Bardos, (ami séminariste de notre curé Jasse. Charles Belça était né à Lacarre le 19/11/1864).

- Marraine : Jeanne Gastellou, (cette dame de Yauberria, fut veuve à 36 ans, croyante et pratiquante, offrant la charité autour d’elle. Elle eut 5 enfants dont, Jean Gastellou qui deviendra chanoine, et qui terminera son ministère sacerdotal comme aumônier à la Fondation Luro. Les anciens du village se souviendront de ce prêtre, se promenant dans nos rues, allant jusqu’à la ferme Yauberria. Sa sœur, Gracieuse Gastellou, l’ainée des cinq enfants était la mère de Raymond Lardapide cité plus haut.)

- Jean Jasse, curé d’Ispoure (prêtre en exercice à cette époque)

Cette cloche est surmontée dans sa partie supérieure, au-dessus de l’axe support, d’une masse en fonte jouant le rôle de contrepoids : le mouton. Elle fonctionne de deux façons différentes :

- tintements classiques par frappe d’un marteau tinteur sur la panse de la cloche (angélus, glas)

- grandes volées : dans ce cas, c’est la cloche qui se balance sur son axe, grâce à un moteur électrique.  Dix huit secondes après sa mise en mouvement, le battant métallique central entre en contact avec l arête inférieure de la cloche, générant un son pur et puissant.

La seconde cloche plus petite  datant de 1771, est fixe sur son joug de bois et brides reliant ses anses au joug. Elle est aussi équipée d’un marteau tinteur, commandé par l’électronique de l’Horloge. Elle sonne donc les heures et demi-heures.

L’ensemble des cloches est supporté par un bâti de poutres en chêne ,le beffroi, qui absorbe les vibrations importantes, ce que ne pourrait faire directement la maçonnerie.

 Rappelons que la centrale « Apollo » reçoit le signal DCF77, consistant en une série de tops de synchronisation en provenance de l’émetteur de Francfort. De ce fait, cette horloge est toujours à l’heure exacte, pour peu qu’elle soit alimentée en courant électrique. Elle a subi durant quelques semaines, un souci de synchronisation, mais, après changement d’une carte électronique, tout est rentré dans l’ordre.

 

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La grosse cloche, et son mouton en fonte

 

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La petite cloche fixée par les brides d'acier.

 

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La centrale APOLLO, gérant l'horloge et les sonneries des cloches

 

Bonne journée à tous

 

Jean-Baptiste

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