Pour exporter son gaz par navires dans le monde entier,

                 la Russie utilise des ports européens dont Zeebrugge et Saint-Nazaire :

 Certes, le gaz russe arrivant sous forme gazeuse par gazoducs en Europe a drastiquement chuté. En effet, il est passé de 140 mmc (milliards de mètres cubes) en 2021 à 60 mmc en 2022. Et il pourrait descendre encore à 21 mmc en 2023. Ceci en raison du sabotage de NordStream 1 et 2, et parce que Vladimir Poutine a fermé le gazoduc reliant Yamal à la Pologne et réduit le débit de ceux qui passent par l’Ukraine, en représailles aux sanctions européennes.

Mais dans le même temps, depuis le début de la guerre en Ukraine, on assiste au boom des importations européennes de gaz russe sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). Ce gaz naturel est refroidi à -163° et amené à la forme liquide pour prendre moins de place. Le GNL ne circule pas par gazoducs mais à bord de navires spécialisés, appelés méthaniers car la principale molécule du gaz naturel est le méthane.

Jamais autant de GNL russe

Du GNL, l’Europe en fait venir de partout dans le monde, à commencer des États-Unis. Mais la Russie est devenue son deuxième fournisseur, devant le Qatar.

Les importations européennes de GNL russe sont ainsi passées de 15 mmc en 2021 à 21 mmc en 2022. On est loin des volumes qui étaient importés sous forme gazeuse par les gazoducs, mais tout de même : depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, elles ont progressé de 30 %.

Et cela continue : au cours de la première moitié de 2023, les importations européennes de GNL russe ont été les plus fortes jamais enregistrées.

Ainsi, dans les douze mois qui ont suivi le lancement de la tentative d’invasion en février 2022, la valeur totale des importations de gaz (gazeux et liquéfié) payées par l’Europe à la Russie a atteint 53 milliards d’euros C’est 10 milliards de plus que le budget de la Défense français.