Nos concitoyens partis aux USA…
Bonsoir amis lecteurs,
La saison de la chasse et la période de Toussaint qui suit, sont propices à rencontrer dans notre village, des concitoyens émigrés aux USA, revenant régulièrement pour la chasse traditionnelle, et aussi pour se recueillir sur la tombe de leurs défunts.
Ils ont été nombreux à quitter notre village pour tenter l’aventure outre atlantique et y chercher fortune.
Deux destinations ont été privilégiées : L’Amérique du sud (Argentine, Chili, Uruguay) et l’Amérique du nord (Californie, Nevada, Oregon, Colorado, Arizona, Utah, Montana, Wyoming)
L’aventure, c’est bien te terme approprié pour beaucoup d’entre-eux, puisque partis malgré la barrière de la langue, et souvent sans connaître le travail qui se présenterait à eux. Toutefois, partant souvent comme pâtre dans les grandes étendues hostiles, les plus chanceux appelés par leur famille déjà en place.
Les plus vaillants, mais aussi les plus sérieux, résistant à l’appel des saloons et autres bars à filles, à défaut d’y faire fortune, y amasseront quelques dollars.
Quant aux autres, partis pour faire fortune sans trop travailler, ils reviendront en France, expliquant que l’Eldorado était bien ici, vivant sans travailler. Cependant, cette catégorie reste marginale.
Souvent issus de famille nombreuses, seul l’aîné restait celui qui assurerait la poursuite de l’exploitation agricole, souvent petite, les frères suivants devant chercher fortune ailleurs. Voilà donc la raison de cet exode.
Parmi ceux- là - la liste n’est pas exhaustive - , mon grand-oncle, frère de ma grand-mère paternelle, Jean CARRICABURU,(23/8/1866) menuisier-ébéniste, parti résider à San Francisco de 1899 à 1913, assistera au grand tremblement de terre du 18 avril 1906, d’une magnitude de 7,8 (Richter). Il a travaillé à la reconstruction de la ville, et a pu offrir à ses parents (mes arrières-grands-parents), la maison Marroinea qui m’a vu naître et qui m’abrite toujours.
En 1915 , c’est une demoiselle LARRERE Jeanne, 17 ans qui désire rejoindre ses frères installés à Buenos Aires, Argentine. L’un d’eux, parti tout jeune, âgé de 22 ans , est considéré comme déserteur, n’ayant pas justifié son service militaire en France.
De ce fait, les autorités françaises ne veulent pas lui délivrer son passeport. Le maire d’Ispoure de l’époque, M. Dominique ERRAMOUN, parviendra à faire admettre au Sous-Préfet que cette demoiselle n’avait rien à voir dans cette affaire, et donc de bien vouloir lui délivrer le précieux sésame, ce qui fut fait.
Plus près de nous, de nombreux couples ou jeunes hommes rejoindront les Etats recensant des basques.
Le premier, Paul INCHAUSPE de Lasse, prendra pour épouse Gracieuse ETCHANDY d’Ispoure (maison Apatia) ; ils regagneront le Nevada, où leur domaine n’a cessé de s’agrandir, par rachats opportuns des ranchs environnants. Leur propriété est devenue tellement grande que Paul se déplaçait avec son avion personnel. Aujourd’hui, ce couple est décédé, mais leurs enfants poursuivent l’exploitation initiée par leurs parents.
Le second, Peio BERTERRETCHE d’Ossès (Mugondoa), et Monique ELGART de la ferme Ardoinia d’Ispoure, marié le 23/09/1953. Installés en Californie depuis 1955, ils exploitent depuis 1970 un restaurant à CHINO, le « Centro Basco » qui existe depuis 1940. Dans ce restaurant, on y mange merveilleusement bien, des plats français et appréciés. La salle de restaurant est décorée d’un beau tableau représentant la maison natale de Monique à Ispoure. (maison aujourd’hui démolie. Voir photo)
Peio est décédé en 1999. Monique a passé la main à ses enfants et vit toujours à CHINO. Elle qui venait régulièrement au pays, ne se déplace plus, vu son grand âge (90 ans) et son état de santé.
Si nous avons le plaisir de la compter parmi nos lecteurs, nous lui adressons nos plus amicales pensées d’Ispoure. Dans le cas contraire, amis lecteurs américains, n’hésitez pas à lui faire passer ce message. Merci.
La famille RECA (Bordaxuria) a aussi compté plusieurs générations de leur famille partis aux USA.
Il s’agit des deux frères Dominique et Pierre RECA , frères de Battitta RECA
- Pierre (1905 - 1987) était revenu au pays, y est décédé et repose à Ispoure
- Dominique (1908 – 1987) est décédé et repose à Lancaster
Leurs deux neveux les avaient rejoints.
Il s’agit de :
- Mayie RECA née en 1944 installée et vivant avec son époux aux USA
- Dominique (31/5/1947 – 16/03/2019), qui exploitait un restaurant avec son épouse, est décédé aux USA et repose à Los Angeles.
André ( Dédé) BARNETCHE , né à Ispoure le 17/10/1939, platrier, parti très jeune, vit toujours à San Francisco. Il y a mené une activité professionnelle dans le bâtiment. Véritable globe trotters, il vient chaque année à Ispoure, et est présent en ce moment. Lecteur de notre blog, nous lui adressons nos amitiés.
Pierre LARDAPIDE né à Ispoure le 8/02/1947, est parti à 18 ans, rejoindre ses cousins aux USA. Il est revenu à Ispoure à sa retraite avec son épouse américaine, pour élever quelques moutons dans la ferme Jauberria. Mais plusieurs problèmes de santé l’ont éloigné de sa maison natale. Il est à l’EHPAD de Baigorry.
Trois frères BIDONDO, de Zalicarte d’Ispoure :
- Jean BIDONDO et Raymond BIDONDO, sont décédés aux USA, sans trop connaître leurs parcours professionnels.
- Arnaud BIDONDO, né le 11/05/1950, plus jeune frères de la fratrie, après une période de jeunesse aux 400 coups, s’est marié et est parti s’installer à YREKA, dans l’entretien des parcs et jardins .Il vit toujours là-bas et revient régulièrement au pays. Il a bien réussi sa vie professionnelle. Nous lui adressons nos amicales salutations.
Aujourd’hui, , les visas étant devenus très rigoureux à la sélection, les jeunes ne vont plus aux USA, sauf munis de bagages professionnels et d’une destination de travail sous contrat.
Bonne soirée à tous.
JEAN Baptiste
lA MAISON Ardoinia, aujourd'hui disparue