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Au Coeur du Pays Basque ISPOURE !
26 janvier 2023

La maison Faustin Bentaberry en travaux…

Bonjour chers lecteurs,

Au numéro 79 de la rue Arantzal, la maison ayant appartenu au célèbre musicien Faustin Bentaberry est actuellement en travaux. On peut constater des camions d’entreprises, compresseur et autres engins de chantier en bordure de voie, face à cette demeure.

Les ispouriens de souche se remémoreront les souvenirs dans cette maison dite Aroztegia, en raison de la forge qui existait derrière dans une annexe, mais Faustin constata bien vite que l’agilité de ses doigts pour les clés de la clarinette, ou le pincement des cordes du violon, serait gravement compromise par ce dur métier de forge. Par la suite, cette maison fut baptisée « Faustinenea » - la maison de Faustin qui figure sur le portail d’entrée. Cette maison dans laquelle résonne encore les nombreux morceaux de musique joués avec ses fidèles musiciens, dont ses deux plus proches voisins, Michel Etchebarne et Dominique Germain, mon père. Combien de clients de l’épicerie sont venus là, plus pour écouter cette musique, que pour faire des achats.

Au décès de Faustin en 1936, Juañaño sa veuve, continuera à gérer l’épicerie familiale, sous l’œil attentif et bienveillant de sa fille Monique SERVANT, notre institutrice qui refusera des postes et l’ avancement qui en résulterait dans sa carrière, pour rester auprès de sa mère âgée.

Nous avons trainé nos guêtres dans cette épicerie de village, comme d’ailleurs dans celle de chez Alchourroun et Oxarart, dans lesquelles on trouvait toutes sortes de produits alimentaires, allant des sardines salées (xardina begi goriak) disposées en rond dans des petits fûts circulaires, aux paquets de café ou chicorée Leroux. Bien sûr, je n’oublie pas tous les bombons qui nous faisaient de l’oeil dans les bocaux en verre, ou présentoirs spécifiques, titillant notre envie, jusqu’à nous faire craquer si nous avions quelques francs en fond de poche, ce qui était rare. Ah ! j’oubliais le vin, dans le chai de l’arrière-boutique, livré en fûts, puis soutiré au moyen d’un robinet en bois, pour remplir notre bouteille. Un seau recueillait les débordements lors du remplissage des bouteilles ; il ne fallait rien gaspiller ! j’ai encore en mémoire, la bonne odeur du vin, et cela n’engage que moi ! Avec le départ de Juañaño, l’épicerie disparaîtra. Madame Servant fit de nombreux travaux pour réhabiliter cette vaste demeure qu’elle occupait toute seule avec courage. Ce qui m’amène à cette parenthèse, pour vous raconter une petite histoire véridique.

« Une nuit, elle fut brutalement réveillée par un grand bruit ; elle se leva et prenant son courage à deux mains, fit le tour des onze pièces de sa maison pour trouver l’origine de ce « boum ». Elle du abandonner et se recoucha inquiète, n’ayant pu en déterminer l’origine.

Elle vint dès le lendemain, nous raconter ses frayeurs nocturnes, et quelques jours plus tard, elle m’appelait pour son horloge comtoise à l’arrêt. Je découvrais alors l’origine de son souci toujours présent en elle : la corde de l’un des poids avait cédé, libérant brusquement cette masse sur le plancher en bois de la cuisine. Je me souviens encore de sa joie, pour avoir enfin mis un terme à son angoisse ».

En 1996, au décès de Mme Servant, qui n’avait pas eu d’enfant, cette maison est revenue par testament à sa nièce Jeanne Tauziat, épouse de M. Edmond Benayoun, tous deux retraités de l’Education Nationale, bien connus à Ispoure pour leur gentillesse et leur simplicité.

Ce couple est malheureusement décédé fin 2018 pour Monsieur, et début 2019 pour Madame. Par voie d’héritage, cette propriété est donc revenue à leur fille Mme Nicole Benayoun-Quignon, laquelle entreprend des travaux importants pour la remettre à son goût, notamment agrandir les pièces en supprimant quelques murs de refend porteurs. Ce genre de travaux nécessitent la mise en place de poutres d’acier dites IPN, et du savoir-faire de l’entreprise de maçonnerie Mogabure d’Ostabat.

Une baie vitrée a été réalisée sur la façade Sud, côté jardin, et les sols refaits. Il est également prévu, selon le panneau réglementaire d’affichage des travaux, la poste de quatre vélux sur le toit.

L’ensemble de ces travaux, supprimera définitivement les stigmates de l’histoire de cette maison qui aura vu défiler en son sein, une multitude de jeunes hommes venus apprendre les sauts basques. Le seuil de porte en pierre, à l’entrée de la cuisine portait encore avant ces travaux, la trace de l’usure faite par les passages répétés des chaussures des danseurs. Le plancher en bois qui avait remplacé le sol en ciment usé de la cuisine a lui aussi disparu.

Les générations se suivent, la vie continue, les goûts changent, les mises aux normes deviennent une exigence, ce qui entraîne une série de travaux importants, d’où le défilé de divers corps de métiers.

Prochainement à la retraite, souhaitons à Nicole et Benoît, une bonne et longue retraite dans la maison relookée de leurs aïeuls.

 

Jean-Baptiste

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Commentaires
S
Merci pour cet article. Je me souviens encore des visites chez madame Servant lorsque nous venions voir mes grands-parents. C'était comme un pélerinage! Cordialement. Sylvie
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D
que de souvenir jean baptiste<br /> <br /> a bientôt<br /> <br /> DS
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