Souvenirs de jeunesse...
Bonjour chers lecteurs
Notre fidèle lecteur au pseudo « Ibaia », (peut-être nous donnera t-il un jour, l’autorisation de divulguer son prénom ?), me tend une perche sur ce nom qu’il utilise.
Kottor, Ibaia, Panama, la nasse . Mais quésaco ces noms hermétiques pour beaucoup d’entre-vous ?
Cela vous parle t-il ? Certainement pas à nos jeunes lecteurs ou à ceux n’étant pas originaires d’Ispoure.
Pour les générations des années 40-50, voire 60, inutile de leur faire un roman. Ils connaissent parfaitement !
Il me reste donc à expliquer à nos autres lecteurs, ce que veulent dire ces noms, qui réveillent des souvenirs.
- Kottor, peut-être déformé de Kozkor (Bosse, excroissance, mamelon) : C’était un rocher qui émergeait de l’eau, à 70 mètres en amont du pont d’Arantzal. Ce promontoire naturel servait de plongeoir à nos jeunes déjà aguerris en milieu aquatique.
Pour les novices qui n’étaient pas encore en mesure de rivaliser avec nos poissons, il fallait passer par la case « initiation ». Point de bouée ici, mais à l’instar des Vikings se servant de blocs de bois reliés à une corde, on utilisait ici le même principe, nettement amélioré : des bidons vides d’huile de 2 litres, non consignés. Deux sur le torse et deux dans le dos, le tout immobilisé par un ceinturon de cuir, et en avant l’aventure…
Beaucoup de jeunes sixties ont appris à nager de cette façon, car pas de piscine à cette époque. D’autres, chahutés par les plus grands leur faisant boire la tasse, ont abandonné la pratique.
Puis, est apparue l’innovation bien plus pratique : la bouée faite avec la chambre à air en caoutchouc d’auto ou de camionnette, bien plus commode.
Accusé de provoquer les débordements lors des crues, la partie émergeante de ce rocher a été supprimée, au moyende petites charges d’explosifs, pour ne pas ébranler les maisons riveraines.
- Ibaia = (rivière) : en remontant le cours de la rivière Arzuby, à 300 mètres, nous étions dans une zone coincée entre les prairies de la famille Mourguy. Pour y parvenir, nous avions une autorisation tacite de la famille précitée pour traverser leur prairie. Là, il y avait un gué qui est un endroit où l’on peut traverser un cours d’eau à pied sur des grosses pierres alignées, à dos d’animal ou en véhicule sur le fond. L’endroit était déjà plus discret, éloigné du bourg, la rivière possédant un tirant d’eau important pour pouvoir sauter de la prairie sans toucher le fond, et nager correctement, l’autre rive étant une plage de galets. Peut-être cet endroit aura-t-il été le lieu des premiers émois amoureux pour quelques-uns ? la fraîcheur de l’eau étant là pour tempérer leurs ardeurs…
Les crues récurrentes et puissantes auront raison de ces pierres installées depuis des décennies. Il n’y a plus ce passage les pieds au sec, mais les engins agricoles traversent sans problème.
- Panama : Origine inconnue : C’était un bord de l’eau toujours de l’Arzuby, en amont du pont d’Apatia. On y accédait par le chemin d’Urritzague. Cet endroit était privilégié par notre prêtre Haristoy, qui y emmenait les jeunes filles en fleur du catéchisme, et ainsi les soustraire aux regards des garçons.
- La Nasse : C’était la chute d’eau, aujourd’hui se situant derrière le lycée de Navarre. Le barrage sur le Laurhibar provoquait une cascade importante. Les bons nageurs se régalaient dans cette zone. Les plus malins arrivaient même à fermer les vannes de prise d’eau nécessaire à l’exploitation de l’usine de laines Haramburu, pour avoir plus de débit. On y accédait depuis le bas du cimetière de Garazi.
Aujourd’hui, cette chute n’existe plus, une brèche s’étant formée rive droite, mais la structure du barrage est toujours visible. La zone appartient maintenant à la ville de St Jean Pied-de-Port, qui y a construit une passerelle pour accéder aux terrains sportifs et aux installations annexes sur la rive droite.
La piscine est depuis arrivée, mettant un terme à ces pratiques, mais pas à nos souvenirs…
De nos jours, les baignades en rivière sont interdites en raison de certaines pollutions, ce qui n’empêche cependant certaines personnes d’y pratiquer encore la baignade au pont Romain de Garazi.
Notre lieu de baignade, juste en amont du pont d'Arantzal.
La "nasse" et sa cascade très prisée
Aujourd'hui ce qu'il reste du barrage amont. Au fond le Lycée de Navarre.
Bonne soirée à tous et à bientôt pour d'autres histoires.
Jean-Baptiste