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Au Coeur du Pays Basque ISPOURE !
9 juin 2023

La fête Dieu, autrefois à Ispoure …

Bonjour à nos lecteurs,

Dimanche prochain 11 juin 2023, sera jour de fête dieu, du moins dans les villages ayant conservé cette tradition depuis de très longues années. Faustin Bentaberry, l’incontournable, assurait avec ses musiciens la partie musicale des danses dans plusieurs villages notamment Iholdy et Hélette, deux villages parmi les quatorze qui perpétuent toujours cette fête. Il y a quelques années encore, les curieux se déplaçaient par cars entiers pour assister à la messe et procession, puis la semaine suivante pour l’Octave l’après-midi, pour les vêpres et procession.

Selon l’étude réalisée par le Père Xipri ARBELBIDE, natif de Hélette, auteur de nombreux ouvrages, dont l’un sur la fête dieu, voici ce qu’il écrit :

« Dès que l’on parle de la Fête Dieu, on pense à Napoléon, à cause des sapeurs : ils sont antérieurs à l’empereur et les hallebardiers et autres lanciers, n’existaient plus en 1800.

Ce qui caractérise la Fête Dieu, ce ne sont pas les habits, mais la danse durant la procession et à l’église. Quand on sait la guerre menée contre la danse par l’église jusqu’à une époque assez récente, ces danses surprennent.

Rappelons que la Fête Dieu fut instituée en 1264 par le pape Urbain IV. La bulle instituant la fête commençait par les mots : « L’office de la nouvelle fête ». Voilà d’où vient le mot « Besta berri » que nous sommes les seuls à utiliser encore. Ailleurs on dit Fête Dieu, Corpus. »

A Ispoure, point du faste de ces quatorze villages, mais des processions entre l’église et les trois reposoirs, sorte d’autels provisoires installés en plein air dans trois lieux marquants du village, pour y reposer le Saint Sacrement. Nos lecteurs âgés n’auront aucun mal à identifier ces lieux : Devant la ferme Abotia, devant la maison Etxartia (Goity) du bourg et à la Fondation Luro

Ces autels étaient montés avec beaucoup de goût et d’ornements divers, chacun y mettant tout son cœur pour offrir le plus beau reposoir.

A Abotia, (Ferme Errecart), ce reposoir était installé près de la croix éponyme. Des tentures blanches, associées à du feuillage et plantes d’ornement, délimitaient cet autel improvisé.

 A Etxartia,  ( Goity) il fut installé jusqu’en 1979, contre l’ancien fronton du village, et devant l’atelier de menuiserie d’Etienne Goity. Par la suite et durant les dernières années, il fut déplacé devant l’entrée latérale de la maison Goity, en raison de la démolition de la remise Etchebarne sur laquelle était adossé l’ancien fronton, dans le but de l’élargissement de la rue du bourg, véritable goulet face à la maison Etxeparia (ancien restaurant de l’Arradoy).

A la Fondation Luro dans le renfoncement entre le promenoir des hommes et la chapelle. Pour beaucoup de lecteurs, ce dernier emplacement ne leur dira rien, puisque ces lieux ont subi de grosses transformations et démolitions multiples dont la chapelle. (L’année prochaine, en 2024, ce sera le centenaire de la création de la Fondation Luro, voilà un sujet à creuser!).

Jusque les années 1980, nous avons participé à ces processions à travers le bourg, où l’ostensoir contenant l’Hostie dans sa custode, était porté très solennellement par le prêtre en exercice, revêtu de la chape dorée, et abrité sous le dais porté le plus souvent par quatre marguilliers (membres du conseil de paroisse).

Le dais est un baldaquin mobile, servant à abriter le Saint-Sacrement. (voir photo plus bas)

Tous ces accessoires liturgiques dorés nous paraissaient somptueux et ils l’étaient réellement ! Le jour venu, à l’issue de la messe, une longue procession se formait : un homme portant la croix ouvrait la marche, suivi d’un jeune homme célibataire portant la bannière de procession,( pièce de velours orné en broderie d’un décor et d’inscriptions spécifiques), qui comportait des cordons latéraux terminés par des pompons ; suivait les garçons, puis la bannière portée par une jeune femme célibataire, suivie des jeunes-filles tout de blanc vêtues, coiffées d’une couronne ornée de fleurs blanches, tenant chacune une corbeille de pétales de roses. Puis le prêtre sous le dais, et enfin les chanteuses et les fidèles. Durant la procession, les jeunes filles se retournaient, et jetaient des pétales de roses en direction du Saint-Sacrement.

Concomitamment, les grandes volées des cloches étaient entretenues par Etienne Goity, gardien de l’église, de l’horloge et sonneur des cloches. A l’approche de la Fondation, c’est la cloche de la chapelle qui relayait celle de l’église, actionnée par Melle Gracianne HARAN.

Le reposoir dressé à la Fondation nous émerveillait à chaque fois, par la présence de quatre marches rehaussant l’autel, décoré par un papier imitant le marbre, orné de liserés dorés.

Au sol, des tapis jonchés de fleurs lui donnaient un faste supplémentaire, accentué par les abords garnis de plantes vertes et de fleurs. Ici, les religieuses, aidées par tous les proches voisins, se faisaient honneur à recevoir le Saint-Sacrement. Tous les pensionnaires valides se rassemblaient au niveau du promenoir des hommes. Les jeunes enfants du quartier tout de blanc vêtus, attendaient au pied de l’autel, l’arrivée de la procession, comme le souhaitaient vivement les religieuses, en raison des excellentes relations qu’elles entretenaient avec leurs voisins. (voir photos)

Au pied des reposoirs, le dais stoppait, le prêtre gravissait les marches et posait l’ostensoir sur l’autel ; on chantait le « Tantum Ergo », le carillon actionné par l’enfant de chœur retentissait ; ceux qui le pouvaient, se mettaient à genoux avec recueillement, et tous adoraient le Saint-Sacrement exposé et encensé, accompagné de quelques prières.

Dans l‘une des photos ci-dessous, nous apercevons deux enfants de chœur, Jean Bidart tenant l’encensoir dans la main droite, et la navette d’encens dans la main gauche, Michel Perez tenant vraisemblablement le seau bénitier et son goupillon. Leur tenue, aube noire pour les cérémonies ordinaires, et rouge pour les fêtes, avec un surplis blanc en toutes circonstances. Le matériel liturgique n’avait pas de secret pour eux !

Les reposoirs d’Abotia et d’Etxartia étaient aussi très bien décorés, comme l’attestent les photos, avec les abords et les murs recouverts de beaux draps piqués de fleurs.

Aujourd’hui, la chapelle de la Fondation a disparu, les prêtres aussi, et avec eux, les acteurs de cette tradition.

Il nous reste donc les souvenirs ancrés encore dans nos mémoires, et ces quelques photos pour appuyer nos commentaires. Un grand merci à nos lecteurs qui nous fournissent ces pépites, les photographies d’époque.

 

Bonne lecture, chers lecteurs…

Jean-Baptiste

Ancien fronton

Voici complètement à gauche, l'ancien fronton adossé à l'atelier de menuiserie Goity

Reposoir Abotia

Reposoir d'Abotia

Reposoir Etxartia en 1960

Reposoir d'Etxartia dans les années 1960 : on reconnait de gauche à droite : Jean Bidart enfant de choeur, Marie-Pierre Erguy, Gratien Maitia

Jeune fille non identifiée pour l'instant, Michel Perez enfant de choeur, Narcisse Morote, et derrière elle en partie cachée

Bernadette Arrossagaray

Reposoir Etxartia_1981

Reposoir Etxartia en 1980, placé sur le côté de la maison

 

Capture

Reposoir de la Fondation Luro, avec les enfants du quartier

Capture-2

Une autre vue du reposoir de la Fondation: on distingue bien le promenoir des hommes sur la gauche

 

Dais

Le dais sous lequel le prêtre prenait place

Ostensoir

L'ostensoir qui reçoit l'hostie en son centre

Navette

La navette, petit récipient contenant l'encens.

 

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Commentaires
D
a bientôt JB <br /> <br /> VENDREDI SUIS A ISPOURE<br /> <br /> DS
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Au Coeur du Pays Basque ISPOURE !
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